DE AMALFI À BONIFACIO

Publié le par gerald

Un beau matin ensoleillé Keikiwai s’élance joyeusement vers la Corse. Quelques 210 miles à parcourir. L’équipage est en forme, tout va bien à bord.

Vent inexistant, mais une  houle formée par le travers arrière, nous fait rouler bord sur bord. Pas très agréable mais il faut avancer, le temps nous manque pour attendre des conditions plus favorables. Donc une fois de plus moteur !!!

Je dois rendre hommage à cette bonne vieille bourrique qui m’a causé tant de soucis depuis 3 ans. Pas de sa faute, mais celle des guignols qui se disent mécanos et qui ne sont même pas conscients que c’est la sécurité, voir la vie, des autres qu’ils mettent en danger par leur incompétence. Mais oublions cela. C’est du passé. A part, une courroie d’alternateur qui a entraîné une gueulante assourdissante de la sirène d’alarme d’huile (?), le moteur à ronronner comme un gros chat.  Je suis du coup beaucoup plus détendu quand on met en route (pour ceux qui me connaissent bien, certains effets secondaires immédiats ont même disparu !!!).

Toute la journée nous avons été ballotté de droite à gauche et d’avant en arrière et le soir, l’île de Ventotène nous est apparue. Les dauphins nous ont indiqué la route pour entrer dans ce port de poche, datant de l’époque romaine, taillé dans la roche, à l’abri de tous les vents, qui permettait de mettre les galères à l’abri. Nous avons passé une nuit de rêve, et bien reposé nous avons repris notre route.

Vent de sud-est, houle toujours aussi formée, mais vent présent et même très présent.

Il nous restait 170 miles à parcourir. Va mon Keikiwai, va, cours et mène nous à bon port. 170 miles durs, durs, très fatigant, grosse houle avec 25 nœuds de vent sur ¾ arrière, quelques bonnes averses, nous avons avalé les miles les uns après les autres. Pour nous remonter le moral nous avons ouvert une bonne conserve de Mamour Georges, cuisinée avec Amour, pour des occasions comme celle-ci. Merci ma belle.

Nous avons d’abord aperçu la Sardaigne, puis les Lavezzi, on se voyait déjà dégustant l’apéro à Bonifacio, et là, Méditerranée oblige, le vent, en 15 minutes, est passé du sud-est au Nord-ouest, et de 20 nœuds à 30 voir 35. Le tout avec le courant de surface et la houle de face…. Un vrai Shaker, vitesse sur le fond 2 nds !!! alors qu’un quart d’heure avant, nous filions 6 nds !!!

Alors la mort dans l’âme nous avons abattu et avons laissé porter vers Porto Vecchio…

Belle escale, tellement fatigué que nous avons été nous faire un petit gastos, avant d’aller nous affaler sur nos bannettes.

Le lendemain, en forme et motivé nous avons repris la route pour Bonifacio et avons été accueilli par le même vent, mais ayant bien négocié avec Eole et Neptune nous avons pu passer ces noms de Dieu de Bouches de Bonifacio. C’est là que nous avons appris le raz-de-marée qui s’était produit sur la côte sud Française, creux de 4 à 6 mètres, 120km/h de vent de sud-est. Le même que nous avions eu mais beaucoup moins fort !! Aller comprendre quelque chose à cette Méditerranée.

Amarrage et farniente depuis hier midi. Marche à pied sur les sentiers côtiers, sieste !!! c’est cool la vie en Corse, je crois que je m’y ferai bien…

Mais va falloir penser à regagner le continent, donc nous allons remonter à Ajaccio, où Alain à des connaissances et nous partirons sans doute de là vers Hyères. Mais ceci sera une autre histoire.

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